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Le 08 mars 2006
Saisie dun pourvoi relatif aux conditions de la délégation de lautorité parentale, dans une hypothèse où une mère, seule titulaire de cette autorité sur deux enfants dont la filiation paternelle nétait pas établie, souhaitait déléguer partiellement cette autorité à sa compagne, la première chambre civile de la Cour de cassation a décidé, par un arrêt du 24 février 2006, que larticle 377, alinéa 1er, du Code civil, aux termes duquel "les père et mère, ensemble ou séparément, peuvent, lorsque les circonstances lexigent, saisir le juge en vue de voir déléguer tout ou partie de lexercice de leur autorité parentale à un tiers, membre de la famille, proche digne de confiance, établissement agréé pour le recueil des enfants ou service départemental de laide sociale à lenfance", ne soppose pas à la délégation totale ou partielle de lautorité parentale à la femme avec laquelle la mère vit en union stable et continue, dès lors que les circonstances lexigent et que la mesure est conforme à lintérêt supérieur de lenfant. Selon ce principe légal, la Cour de cassation a approuvé la cour dappel qui, à la demande de la mère, avait partagé lautorité parentale entre les deux femmes en se fondant sur le caractère stable et harmonieux de la relation existant entre elles, lépanouissement et léquilibre des enfants élevés dans les conditions nécessaires à leur développement et la circonstance quun événement accidentel plaçant la mère dans lincapacité dexprimer sa volonté serait de nature à priver sa compagne de la capacité dassurer auprès des enfants le rôle éducatif quelle avait toujours eu auprès de ceux-ci. Il est ainsi jugé que lintérêt supérieur des enfants peut justifier, en pareilles circonstances, que lautorité parentale soit partagée entre une mère et sa compagne. Cet arrêt a été rendu sur lavis non conforme de lavocat général. Source: - Service de documentation et détudes de la Cour de cassation