Partager cette actualité
Le 27 mai 2004
Larrêt en référence du 6 novembre 2007 de la chambre commerciale de la Cour de Cassation pose la question de la résiliation des pactes dactionnaires. Ces conventions visent à réunir les principaux associés dune société afin de créer à leur profit certaines prérogatives quils ne pourraient obtenir du seul droit des sociétés. Il peut sagir, par exemple, de leur accorder un droit de préférence en cas de cession de droits dassociés. Dans le pacte dactionnaires dont il sagissait, aucune mention relative à sa durée nétait indiquée. La seule précision à ce sujet restait très vague puisquil était seulement indiqué que : « les dispositions du présent pacte s'appliqueront aussi longtemps que [les sociétés A et B] ou leurs substitués demeureront ensemble actionnaires ». La Cour dAppel de Paris qui avait eu à statuer sur ce point avait considéré que : « la perte, par l'un ou l'autre des contractants, de sa qualité d'actionnaire ne présente aucun caractère de certitude, quand bien même l'un ou l'autre peut à tout moment céder ses actions » et que, « pour un contrat de société, l'arrivée du terme convenu n'est pas inéluctable ou encore une fatalité puisque les associés ont la possibilité, avant la date fatidique, d'en décider la prorogation ». La Cour dAppel de Paris en avait déduit que le pacte dactionnaires en cause avait été conclu pour une durée indéterminée et que de ce fait, il pouvait être résilié de façon unilatérale par lune des parties signataire. La Cour de Cassation saisie a donc dû déterminer si le pacte dactionnaire en question était à durée indéterminée ou déterminée, ayant pour conséquence davaliser ou pas la résiliation unilatérale par lune des deux parties. Le 6 novembre 2007, celle-ci a rendu un arrêt confirmant celui de la Cour dAppel en reconnaissant que le pacte litigieux nétait affecté daucun terme (même litigieux) et quainsi il était à durée indéterminée. Ainsi, la convention avait été résiliée unilatéralement par lune des parties signataires à bon droit. La solution n'allait pas forcément de soi en lespèce, dailleurs l'arrêt de la Cour d'appel a fait l'objet de vives critiques (V. notamment : Bull. Joly, 2007, 479, note F.-X. Lucas ; RTD com., 2007, 169, obs. P. Le Cannu) et l'on peut tout de même s'interroger sur la pertinence de la qualification de contrat à durée indéterminée en pareil cas. Il est à noter que l'arrêt du 6 novembre 2007 n'a pas été publié au Bulletin des arrêts de la Cour de cassation ce qui peut laisser penser que la Haute juridiction se réserve la possibilité de nuancer sa position à l'avenir... Arielle Duchene Magistère 2ème année. Référence : Cour de Cassation, Chambre Commerciale, 6 novembre 2007 Pourvoi n° : 07-10620