Partager cette actualité
Le 21 juin 2007
Plusieurs propriétaires indivis ont donné à bail un immeuble commercial à une société commerciale qui a confié la gérance de son fonds de commerce à une autre société commerciale. Imputant aux bailleurs un défaut dentretien des locaux, la société gérante les a assignés en référé pour obtenir la remise en état des lieux et le paiement dune indemnité provisionnelle en réparation dun préjudice dexploitation. Les propriétaires ont reproché à la cour d'appel davoir accueilli la demande de la société locataire-gérante, alors, selon eux, "que si leffet relatif des contrats ninterdit pas aux tiers dinvoquer la situation de fait créée par les conventions auxquelles ils nont pas été parties, dès lors que cette situation de fait leur cause un préjudice de nature à fonder une action en responsabilité délictuelle, encore faut-il, dans ce cas, que le tiers établisse lexistence dune faute délictuelle envisagée en elle-même indépendamment de tout point de vue contractuel". Ils ont ajouté quen lespèce, il était constant que la société preneuse à bail a donné les locaux commerciaux en gérance à la société gérante sans en informer les bailleurs; quen affirmant que la demande extra-contractuelle de la société gérante à lencontre des bailleurs était recevable, sans autrement caractériser la faute délictuelle invoquée par ces derniers, la cour dappel a entaché sa décision dun manque de base légale au regard de larticle 1382 du Code civil." La Cour de cassation rejette le pourvoi des propriétaires bailleurs: Attendu que le tiers à un contrat peut invoquer, sur le fondement de la responsabilité délictuelle, un manquement contractuel dès lors que ce manquement lui a causé un dommage; quayant relevé que les accès à limmeuble loué nétaient pas entretenus, que le portail dentrée était condamné, que le monte-charge ne fonctionnait pas et quil en résultait une impossibilité dutiliser normalement les locaux loués, la cour dappel, qui a ainsi caractérisé le dommage causé par les manquements des bailleurs au locataire-gérant du fonds de commerce exploité dans les locaux loués, a légalement justifié sa décision.Référence: - Cour de cassation, assemblée plénière, arrêt n° 541 du 6 octobre 2006 (Pourvoi N° 05-13.255), rejet