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Le 06 mars 2009
Je vends mon pavillon qui a une garantie décennale mais pas de dommage ouvrage
{{Question.}} Je vends mon pavillon qui a une garantie décennale mais pas de dommage ouvrage car l'entreprise qui a fait le pavillon est en liquidation judiciaire et a encaissé l'argent et ne m'a pas fourni l'assurance dommage ouvrage.Quel risque j'encours? L'acheteur est au courant de la situation et il veut quant même acheter.

{{Réponse.}} Le fait que les assurances obligatoires - qu'il s'agisse d'assurance responsabilité ou d'assurance dommages - n'aient pas été souscrites n'empêche pas le notaire de recevoir l'acte de vente. C'est la position prise par le ministère de l'environnement et du cadre de vie dans une lettre qu'il a envoyée au Conseil supérieur du notariat (CSN) le 3 décembre 1979.

Des décisions ont refusé de faire droit à des demandes d'annulation de la vente formées par des acquéreurs et fondées soit sur le manquement du vendeur à son obligation de délivrance (dont Cour d'appel d'Aix-en-Provence, 1re ch., 10 janvier 2002 ) ou sur l'erreur (Cour d'appel de Paris, 2e ch. A, 19 juin 2001). Selon cette dernière décision il n'y a pas en pareil cas d'erreur substantielle dès lors que l'absence d'assurance dommages ouvrage laisse subsister l'existence d'un recours contre les constructeurs de l'ouvrage.

L'absence d'assurance présente des dangers pour les diverses parties à l'acte:

{{- Un danger pour le vendeur tout d'abord qui devient alors débiteur des garanties imposées au constructeur. L'acquéreur pourra en effet, en cas de dommages, se retourner contre lui sans qu'une clause exonératoire puisse être insérée dans l'acte, puisqu'il n'a pas veillé au respect d'une législation d'ordre public.}}

- Un danger pour le prêteur éventuel car la valeur du gage se trouve affectée si les assurances obligatoires n'ont pas été souscrites.

- Et un danger pour l'acquéreur, qui se trouve particulièrement pénalisé en cas de défaut de souscription d'une assurance dommages. Il n'aura en effet d'autre solution que d'agir contre son vendeur (qui peut être introuvable ou insolvable) ou contre les constructeurs ou leurs assureurs (mais il devra alors faire les frais du procès).

Dans cette dernière perspective il est conseillé de communiquer à l'acquéreur l'identité des diverses entreprises qui ont participé aux travaux et si possible le nom et l'adresse de leurs assureurs.

Dans l'acte de vente il sera fait mention dans l'acte même de l'absence d'assurance. Il est conseillé aux notaires de faire signer par les deux parties une reconnaissance expresse des conseils donnés, ce que en général ils font.

Souvent, dans ce cas, l'acheteur négocie avec le vendeur une réduction de prix ou un mode d'indemnisation forfaitaire.

Il faut bien noter que le vendeur ne peut pas s'exonérer de sa responsabilité, car il est considéré comme vendeur-constructeur, en insérant dans l'acte une clause de non-garantie car le régime de responsabilité instauré par la loi du 4 janvier 1978 a un caractère d'ordre public. Toutes clauses déchargeant le vendeur de sa responsabilité seraient donc réputées non écrites.