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Le 26 octobre 2009
Nous achetons un bien dans lequel sur l'acte notarial il est spécifié 32 ca à usage de cour à prendre dans le bien non délimitée cadastrée parcelle n° 1088.
{{Question.}} Nous achetons un bien dans lequel sur l'acte notarial il est spécifié 32 ca à usage de cour à prendre dans le bien non délimitée cadastrée parcelle n° 1088. Cela signifie quoi concrètement, car ce bien est une cour par laquelle passe avec leur voiture les voisins peut-on fermer la cour et prendre nos 32 ca dans celle-ci. C'est flou on ne comprend pas pouvez-vous nous éclairer.

{{Réponse.}} Un bien non délimité est un ensemble de propriétés juridiquement indépendantes, ne relevant donc ni du régime de la copropriété ni de celui de l'indivision, mais que les différents propriétaires n'ont pu délimiter lors de la confection ou de la rénovation du cadastre. Or le cadastre est, par nature, réalisé sur la base de la désignation des limites par les propriétaires. Faute de délimitation contradictoire, aucune limite ne peut donc être portée sur le plan cadastral. Seules les contenances provenant d'actes anciens ou d'une répartition de la contenance globale sont déterminées. Dès lors, le résultat est une parcelle unique, représentant le contour de l'ensemble des propriétés contiguës. Cette situation ne peut être imputée au service du cadastre, puisqu'elle résulte des propriétaires eux-mêmes. En effet, dans le droit français en vigueur, le plan cadastral se limite à représenter et à identifier la propriété foncière à des fins fiscales. Sa portée et ses procédures de gestion sont subordonnées à la définition et aux règles de la propriété relevant du Code civil, qui en attribue fondamentalement la responsabilité aux propriétaires eux-mêmes. Aussi, l'administration ne dispose d'aucun moyen pour délimiter des biens, c'est-à-dire pour en déterminer les limites divisoires. {{Il appartient aux seuls propriétaires d'entreprendre les démarches nécessaires pour lever entre eux ces difficultés, grâce à l'intervention d'un géomètre-expert, requise pour déterminer les limites des propriétés composant le bien non délimité}} (réponse ministérielle Assemblée nationale, J.O. du 7 fév. 2006).

Toutefois la Cour d'appel de Toulouse a vu dans le bien non délimité une indivision forcée (CA Toulouse, 1re ch., sect. 1, 15 sept. 2008), ainsi commenté par Guillaume Beaussonie, ATER à l'université Toulouse I
Centre de droit privé (EA 1920) dans la Semaine juridique notariale et immobilière, 12, 20 mars 2009, 1116:

{Confrontée à la notion administrative méconnue de « bien non délimité », la cour d'appel de Toulouse considère que la parcelle litigieuse ainsi qualifiée est constitutive d'une indivision forcée et perpétuelle. De la sorte, alors qu'un « bien non délimité » ne semble pouvoir prétendre qu'au partage et, préalablement, à ce que les choses de genre dont il ne représente que le contenant soient individualisées, la cour dote paradoxalement ce bien à vocation provisoire d'un régime à vocation définitive. La décision étonne d'autant plus que, indépendamment même de l'existence d'un tel bien, la situation présentée n'apparaît, ni a priori, ni a posteriori, comme véritablement constitutive d'une indivision forcée.}

Aussi il est difficile de souscrire à cette position de la Cour de Toulouse et l'on doit certainement, sauf cas particuliers, considérer que les biens non délimités sont une juxtaposition de propriétés différentes non délimitées au cadastre. Vous devez voir avec un géomètre-expert pour qu'il délimite les propriétés. Cependant si votre voisin a des droits légaux ou conventionnels pour le passage sur l'ensemble, ces droits devront être respectés.