Partager cette actualité
Le 07 mai 2008
La convention par laquelle un professionnel libéral donne en location à une société la clientèle civile quil exploitait à titre personnel conduit celui-ci à poursuivre son activité sous une autre forme, sans quil y ait cessation dactivité. Cependant l'opération na pas le caractère dun contrat de location-gérance au sens des articles L. 144-1 et suivants du Code de commerce. Une telle convention, si elle peut prévoir que le requérant conserve la propriété de la clientèle civile donnée en location, ne peut conférer aucun droit patrimonial sur laccroissement ultérieur de la clientèle de la société lié à lactivité même de celle-ci. La cour administrative d'appel avait estimé que lAdministration fiscale avait pu distinguer la clientèle civile louée par un expert-comptable à une société de la clientèle résultant du fruit de lactivité de cette société et considérer que les cessions ultérieures de la clientèle à la société avaient été réalisées pour un prix anormalement élevé dès lors quelles portaient sur lintégralité de la clientèle exploitée par la société à la date de ces cessions. Si la clientèle dune société dexpertise comptable constitue en principe un tout, cette circonstance na pas pour effet de conférer un droit patrimonial sur lintégralité de cette clientèle à lassocié qui a donné en location à cette société, antérieurement à cette cession, sa clientèle personnelle. La CAA na pas commis derreur de droit en admettant la requalification partielle des cessions litigieuses en distribution de bénéfices au profit de lexpert-comptable.Référence: - Conseil d'Etat, sect. du Contentieux, 9e et 10e sous-sect. réunies, 23 avril 2008 (req. n° 285.133)