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Le 08 mars 2007
La loi portant réforme de la protection juridique des majeurs a été promulguée et publiée. Nous reviendrons en détail prochainement sur cette loi présentée par le Gouvernement avec les principaux objectifs suivants: 1.- Réaffirmer les principes de nécessité et de subsidiarité de la protection juridique. La mise sous curatelle ou tutelle nest possible que si la personne est atteinte dune altération de ses facultés personnelles constatée par un certificat médical précis et circonstancié. Les cas douverture dun régime de protection pour "prodigalité, intempérance ou oisiveté" sont supprimés. Les personnes dont la vulnérabilité résulte de difficultés sociales ou économiques seront prises en charge par des dispositifs daccompagnement social adaptés et rénovés. Le juge des tutelles ne peut plus se saisir doffice, ce qui garantit que les solutions alternatives à la tutelle sont examinées. Il existe en effet des régimes de protection des personnes vulnérables moins contraignants et moins attentatoires aux droits de la personne. 2.- Replacer la personne au centre du régime de protection. La loi donnera à chacun le pouvoir dorganiser soi-même sa protection future en créant le mandat de protection future. Ce nouveau dispositif permettra à chacun de désigner à lavance un tiers chargé de veiller sur ses intérêts et sur sa personne pour le jour où lâge ou la maladie nécessiteront sa protection. De même, les parents ayant à charge un enfant handicapé pourront organiser sa protection juridique à lavance pour le jour où ils disparaîtront ou ne seront plus capables de soccuper de lui. Ce mandat sera mis en oeuvre lorsque laltération des facultés aura été constatée, sans nécessiter lintervention du juge. La loi affirme également le principe de protection de la personne et non plus seulement de son patrimoine. Dans le cadre de la procédure judiciaire, la personne protégée sera systématiquement entendue, en particulier sur lopportunité de louverture dune mesure et sur le choix de la personne chargée den assurer lexécution. En outre, les mesures prises devront être révisées tous les cinq ans. La personne protégée prendra seule, dans la mesure où son état le permet, les décisions personnelles la concernant, notamment en matière de santé ou de logement. Le tuteur devra linformer et la soutenir, lui expliquer les décisions quil est amené à prendre et cherchera à lassocier, dans la mesure de ses capacités, à la gestion de ses intérêts. Enfin, les modalités de contrôle de lexécution de la mesure de protection seront réorganisées et renforcées, notamment grâce à des comptes rendus obligatoires des actes et actions effectués pour le compte de la personne protégée par les tuteurs et curateurs. 3.- Réorganiser les conditions dactivité des tuteurs et curateurs extérieurs à la famille. La loi prévoit que les mandataires judiciaires à la protection des majeurs obéiront à des règles communes qui organiseront leur formation, leur évaluation, leur contrôle, leur responsabilité et leur rémunération. Le financement de lactivité de ces professionnels sera unifié et défini selon des critères plus équitables. La personne protégée participera aux frais résultant de sa protection dans la mesure de ses moyens. En labsence de ressources suffisantes, un financement public subsidiaire assurera la rémunération de ces mandataires. 4.- Instaurer un nouveau dispositif social en faveur des personnes protégées. La tutelle aux prestations sociales est supprimée et remplacée par une mesure daccompagnement social personnalisé. Cette mesure concernera les personnes en grande difficulté sociale qui, sans présenter daltération de leurs facultés mentales, ne savent pas gérer leurs ressources. Un dispositif permettra au président du conseil général de solliciter lautorisation du juge dinstance de prélever sur les prestations sociales quil verse le montant du loyer de la personne concernée, afin déviter les situations dexclusion. En cas déchec de ces mesures daccompagnement social et sur rapport des services sociaux adressé au procureur de la République, le juge des tutelles pourra ordonner une mesure dassistance judiciaire permettant une gestion des prestations sociales de lintéressé, dont lobjectif est de lui rendre sa capacité à gérer son budget et à organiser sa vie. La réforme entrera en vigueur le 1er janvier 2009, à lexception des dispositions concernant le mandat de protection future et les mesures de contrôle des mandataires judiciaires à la protection des majeurs, qui sont dapplication immédiate.Référence: - J.O n° 56 du 7 mars 2007, page 4.325: loi n° 2007-308 du 5 mars 2007 portant réforme de la protection juridique des majeurs